Préparateur Physique & Coach Athlétisme.

Après une période de repos ou d'inactivité, le corps n'a plus la même souplesse, ni la même dynamisme. Pour retrouver son niveau de performance, il  a besoin d'un laps de temps pour se « dérouiller ».

« La reprise de l'entraînement après une période d'inactivité pose des problèmes au niveau squelettique et musculaire mais aussi au niveau cardio-vasculaire ».

Quel sportif n'a pas un jour ressenti ces fameuses courbatures ou bien pesté contre le manque de souffle en reprenant son activité après plusieurs semaines de vacances ? « Il faut savoir qu'après un arrêt de 21 jours toutes les adaptations du muscles cardiaque mises en place avec patience par des mois d'entraînement ont disparu »

Tout arrêt d'une activité physique régulière est indispensable d'une diminution des aptitudes fonctionnelles de l'organisme.

« La souplesse et les qualités aérobies régressent le plus vite, mais seront récupérées plus rapidement à la reprise, contrairement à la force et l'explosivité, qui nécessitent plus de temps ».

Quant aux courbatures,  « elles traduisent la nécrose de certaines fibres musculaires suites à un exercice inhabituel. Elles reflètent la dégradation du tissu conjonctif de soutient ( l'enveloppe des fibres musculaires). Les cellules musculaires lésées libèrent dans l'espace intercellulaire leurs composants ( enzymes et protéines) créant ainsi un œdème local responsable des phénomènes douloureux. D'où la sensation de raideur des muscles. »

PRUDENCE POUR LA REPRISE

Pour l'éviter, il est nécessaire d'aborder l'activité avec prudence, en limitant la quantité et en évitant les exercices en mode excentrique, plus favorables à leur apparition. Toutefois, « ces douleurs sont inévitables lors d'un processus d'entraînement et notamment lors de la reprise. Elles traduisent un phénomène d'adaptation de l'organisme. Les fibres lésées se régénèrent pour être plus fortes par la suite. »

Pour combattre les courbatures, un travail aérobie de faible intensité ou des massages peuvent permettre un drainage local. Les bains chaud favorisent la vasodilatation locale et peuvent être utiles à la récupération alors que les étirements permettront de diminuer la perte de souplesse consécutive aux courbatures.

Quoi qu'il en soit, «  la reprise de l'entraînement doit d'abord se concevoir sur le plan cardiaque », il faut reprendre de façon progressive en insistant sur le travail de rodage articulaire et musculaire, sur la souplesse et sur les éducatifs de base pour permettre le réveil neuromusculaire et le ré apprentissage du schéma corporel.

« Pour les structures ostéo-articulaires et musculaires, la reprise est souvent synonyme de blessures.

L'athlétisme est un sport d'impact avec le sol. De nombreuses fractures de fatigue surviennent à l'occasion d'une reprise trop brutale. Il est donc important de varier le type  et la durée des exercices sur le stade, mais aussi de varier les surfaces de travail en privilégiant les sols moins traumatisant, comme les pelouses, les sous-bois… il est aussi intéressant d'alterner les entraînements d'athlétisme avec des séances de cyclisme ou de natation qui sont des sports « porté » moins traumatisants pour les os, les tendons et les muscles. »

Enfin, il faut savoir que plus la durée de l'interruption est prolongée, plus la reprise sera difficile et le retour au niveau antérieur différé.  « Un arrêt de toute activité pendant un temps T nécessitera le même temps T pour revenir au niveau atteint au moment de l'arrêt des activité physiques .En outre, plus l'acquis est important et plus la remise en marche de la machine est facile. »

Si une coupure en fin de saison est nécessaire à la régénération psychologique et physiologique, il est conseillé de ne pas interrompre totalement l'activité physique.

A l'athlète de varier les plaisirs en s'essayant à d'autres sports afin de conserver un minimum de condition physique.

La reprise n'en sera que moins longue et moins difficile…